Le parti de Modrikamen officiellement lancé

Source : http://www.lesoir.be/actualite/belgique/2009-11-26/le-parti-de-modrikamen-officiellement-lance-740287.shtml
------------------------
Porté par Mischaël Modrikamen, dont la réputation a été largement médiatisée lors de l’affaire Fortis dont il défend les actionnaires minoritaires, le PP entend récupérer l’électorat des partis traditionnels qui, a affirmé jeudi l’avocat d’affaires, « regardent trop leur propre intérêt et pas celui du citoyen ».

Mischaël Modrikamen et Rudy Aernoudt déposeront des listes dans tout le pays. Ils défendront « sans tabou » un programme promettant une justice « efficace et rapide », « la sécurité partout » grâce à une « stricte politique de tolérance zéro », un enseignement « transmetteur de valeurs » et offrant aux parents le « libre choix de l’école », une taxation annoncée comme « plus juste » comprenant trois taux de 0 (jusqu’à 12.500 euros de revenus), 19 et 29 % ainsi qu’une immigration contrôlée.

A cet égard, le PP dit ne pas croire à la société multiculturelle, M. Modrikamen affichant son souhait de voir se renforcer auprès de la population immigrée les « socles de belgitude ». Selon lui, « il appartient à l’immigré de se plier à nos modes de vie et non l’inverse » et certaines « valeurs arriérées que certains immigrés véhiculent » sont à rejete.

Partisan du scrutin majoritaire à deux tours et du référendum, le parti populaire défend l’idée d’une circonscription fédérale. Il propose un assainissement institutionnel passant par la diminution de 62 à 22 du nombre de ministres et la suppression des Communautés. Seuls resteraient l’Etat fédéral et les Régions, chacun renforcé.

Mischaël Modrikamen a lancé jeudi un « appel à tous les électeurs, militants, élus et mandataires des autres partis » à rejoindre le parti populaire. Il devra cependant s’agir dans leur chef d’une démarche volontariste par rapport au projet porté par le PP, a averti l’avocat. Pas question donc d’accueillir les « frustrés » d’autres formations ou d’ailleurs.

Certains auraient déjà manifesté un intérêt, a indiqué M. Modrikamen. Des négociations sont en cours avec le professeur de la KUL Rik Torfs, un « bekende vlaming ». Parmi les curieux venus assister à la conférence de presse figuraient trois personnalités du MR dont l’ancien parlementaire bruxellois et ex-bourgmestre d’Ixelles Yves de Jonghe d’Ardoye, « intrigué » par la personnalité de M. Aernoudt, qui a-t-il rappelé, « avait reçu toute la sympathie libérale » lors de la tentative avortée de rapprochement avec LiDé.

Proche de Didier Reynders, administrateur délégué de l’Institut libéral et ancien président des Jeunes réformateurs libéraux, Pierre Pinte a répondu, également par curiosité, à l’appel d’une invitation sur Facebook. Mais il a quitté l’événement avec un « goût de trop peu » et le sentiment que les prétendues idées novatrices y annoncées avaient déjà fait l’objet de réflexion ailleurs.

Rondement menée, sous la surveillance de vigiles alertes, la conférence de presse s’est déroulée, dans un club house à Uccle, devant une foule médiatique et une poignée de militants et de curieux. Elle a eu lieu en présence du Bureau du parti, composé notamment de Chemsi Chéref-Khan, candidat malheureux à la dernière élection présidentielle du Centre d’Action Laïque et défenseur d’un islam laïque.

-------------------------------------------------
Source : http://www.lesoir.be/actualite/belgique/2009-09-11/modrikamen-veut-lancer-parti-populaire-726929.shtml
-------------------------------------------------
Coup de tonnerre dans la rentrée politique : un nouveau parti ! Mischaël Modrikamen est tout près de se lancer. On savait l’avocat vedette de la saga Fortis – qui a pris la tête de la fronde des petits actionnaires opposés à l’opération BNP Paribas – tenté par la politique. Il l’avait dit à plusieurs reprises. Il nous l’a confirmé. Et nous a confié qu’il a l’intention de lancer bien vite son parti : « Dans la deuxième moitié du mois d’octobre. » Statuts, programmes, équipe, conseillers, plan com’, tout est en place. Reste à boucler le financement : « Je n’exclus pas de renoncer. Une toute petite chance, mais je suis prudent. »

Dites donc « Parti populaire », sigle « PP ». L’avocat veut maintenir le suspense, mais tout indique que le nom sera celui-là, qui colle à son projet d’un parti qui, dit-il, « rassemblera sous une même ombrelle la droite libérale, la droite conservatrice, et les déçus du système, qui votent une fois FN, une fois Ecolo ».

Dans la cible : le MR.

Le parti de Reynders avait tremblé lorsque Rudy Aernoudt avait fait mine de bâtir son parti à lui au printemps 2009 ; le voilà menacé aujourd’hui par le « PP » de Modrikamen. Qui, à un an et demi des législatives, a son calendrier : « 1. Lancement du parti, communication intense. 2. Sélection des candidats. 3. Bataille électorale ».

Invité pour un chat ce midi, Me Modrikamen a défendu l’idée d’un grand parti populaire, « mais pas populiste », dont l’objectif est « à terme », « d’inclure potentiellement le MR et tout ou partie du CDH ». Ce nouveau parti, à la UMP, est favorable çà un « système majoritaire à 2 tours » plutôt qu’au système proportionnel. Il veut « un état fédéral fort avec 7 à 8 ministres ainsi que 3 régions (flamande, wallonne et Bruxelloise) avec 5 ministres chacune. Tous les autres niveaux d’institutions et de pouvoirs, à l’exception des communes seront supprimés. »

Au niveau de l’emploi, sans détailler, il estime qu’il faut « rendre le travail plus attractif » et « supprimer les allocations de chômage après 24 ou 36 mois », estimant qu’il « ne peut y avoir de solidarité de la société envers les plus démunis sans responsabilité ni effort de leur part. »

Me Modrikamen se dit par ailleurs favorable à la prolongation du nucléaire, qui « nous assure une réelle indépendance ».

Mais son parti n’est pas encore né, une question de financement notamment. La faute au mode de financement actuel des partis, estime-t-il, « dont le but est d’empêcher de nouveaux entrants de participer au débat politique. » Tué dans l’oeuf, faute de soutien, le « Parti populaire » ? Aux quelques « gros donateurs » annoncés, s’ajoutera « un grand appel à une contribution populaire, notamment par la voie des médias électroniques du type Obama. » Succès garanti ?

Extraits du chat :

Enfin un parti populiste en Belgique francophone !?
Me Modrikamen : « Populaire mais pas populiste car il n’y aura pas de solution simpliste, au contraire. C’est avant tout le sens de la responsabilité et de l’effort de tous qui sera mis en avant. »

En tant que parti qui se veut populaire, allez-vous recourir à un type de financement à la Obama ? Ou alors quelle sera votre approche ?
Me Modrikamen : « Comme vous le savez, le financement des partis est publique et est réservé aux partis existants. Le but indirect est bien évidemment d’empêcher de nouveaux entrants de participer au débat politique. Nous lancerons donc le mouvement avec une contribution de base de quelques gros donateurs afin de mettre en place les structures de départ, soutien qui sera ensuite suivi par un grand appel à une contribution populaire, notamment par la voie des médias électroniques du type Obama. Si les citoyens veulent réellement le changement, ils doivent effectivement apporter leur soutien, notamment financier, pour bouleverser l’échiquier politique et ses conservatismes. »

Sur le modèle de l’UMP francais ? Envisagez-vous intégrer le MR à terme ?
Me Modrikamen : « Le but est effectivement de s’inspirer du parti populaire espagnol et de l’union pour un mouvement populaire français qui regroupent sous une même coupole divers courants et les unifie. A terme, le but serait évidemment de créer un tel mouvement incluant potentiellement le MR et tout ou partie du CDH. »

Un pendant francophone de la LDD ?
Me Modrikamen : « La liste De Decker est avant tout un « one man show » avec souvent, certes des critiques totalement fondées sur le fonctionnement de nos institutions. Mais, ajoute-t-il, « Etre un mouvement d’éternelle opposition n’a aucun sens. »

Comment concilier défense des actionnaires de Fortis et engagement politique (par définition au sein des institutions). N’y aura-t-il pas conflit d’intérêts ?
Me Modrikamen : « Si un conflit d’intérêts devait survenir concrètement dans le futur, notamment si moi-même ou d’autres membres du parti devaient accéder au pouvoir, cette question sera réglée conformément aux principes, à savoir l’abstention de toute intervention de ma part. »

Pour gouverner en Wallonie il faut être allié au PS, quel est votre stratégie pour les déboulonner ?
Me Modrikamen : « La stratégie pour évincer le PS est d’avoir un réel projet fédérateur et d’avenir dans lequel une majorité de citoyens puisse se retrouver. (…) Par ailleurs, notre mouvement est favorable au système majoritaire à 2 tours afin ce soit les électeurs et non les appareils de partis qui se prononcent sur le type de gouvernement ou de coalition qu’ils désirent porter au pouvoir. »

Que souhaitez vous faire pour la relance de l’emploi en tant que futur Parti Populaire ? Et merci d’ouvrir le débat des allocations de chômage dans le temps !

Me Modrikamen : « Il faut remettre une partie de la population au travail en rendant celui-ci plus attractif (baisse des impôts sur les bas salaires), en rendant le coût du travail et les charges sociales plus abordables et concomitamment, en supprimant les allocations de chômage après 24 ou 36 mois. La Belgique est le seul pays au monde à maintenir un tel système aussi absurde. Si certaines personnes ne trouvent finalement pas d’emploi, elles devront prester une série d’heures au profit de la collectivité (assistance aux personnes, enseignement, environnement) en vue de maintenir des allocations. Il ne peut y avoir de solidarité de la société envers les plus démunis sans responsabilité ni effort de leur part. »

Quid de nos problèmes communautaires permanent.

Me Modrikamen : « Il faut en effet tenter de régler le problème communautaire une bonne fois pour toute pour s’occuper des véritables préoccupations de la population. Nous viendrons avec une série de propositions (…). Il est un peu tôt pour les dévoiler. Notre mouvement se veut fédéral, c’est-à-dire qu’il veut un Etat Belge fort (…). Des listes seront sans doute déposées en Flandres pour concrètement proposer des solutions communes qui peuvent être soutenues dans tout le pays, à la fois au nord et au sud. Ceci dit, comme francophone, et si des solutions ne pouvaient être trouvées avec le nord du pays en raison d’une majorité séparatiste, il faut que les francophones prennent leurs responsabilités sans crainte du lendemain. »

Comment vous situez-vous face à la simplification de l’appareil d’état ?
Me Modrikamen : « La simplification de l’appareil d’Etat est fondamentale. Trop de pouvoirs qui se chevauchent, sans réelles responsabilités, dissout la notion même d’action de l’Etat. Nous proposerons donc un état fédéral fort avec 7 à 8 ministres ainsi que 3 régions (flamande, wallonne et Bruxelloise) avec 5 ministres chacune. Tous les autres niveaux d’institutions et de pouvoirs, à l’exception des communes seront supprimés. Les fonctionnaires concernés seront réaffectés à d’autres tâches prioritaires. »

Que pensez vous des évasions fiscales en Belgique ?

Me Modrikamen : « Le mouvement prônera une simplification généralisée de la fiscalité. le Code des impôts sera réécrit totalement afin de promouvoir un impôt au taux nettement moindre qu’aujourd’hui mais sur l’ensemble du patrimoine. Toutes les niches fiscales qui permettent l’évasion et bien sur les fraudes en tant que telles, seront supprimées et combattues. »

Croyez-vous au réchauffement climatique ? [Jean-Louis Leroy]
Jean-Louis Leroy : « C’est la responsabilité de tout être humain de transmettre à ses enfants un environnement le plus sain possible. Mais là aussi, il faut le faire sans tabous. Ainsi, je constate que l’énergie nucléaire peut être produite chez nous, nous assure une réelle indépendance face aux producteurs de gaz et d’électricité et qu’elle devrait redevenir une priorité pour notre pays pour ces raisons. (…) Toute solution doit toutefois être de bon sens et non dictée par une quelconque mode et exclusivement sur des critères avérés et objectifs. »

Sur le port du voile et la burka : « Les hommes politiques doivent prendre leurs responsabilités au niveau national et non s’abriter derrière les directeurs d’écoles sur qui la pression est mise. En ce qui me concerne, je pense que la pratique d’une religion, les signes religieux, doivent se limiter à la sphère privée. »

Quelle est votre position à propos de l’Union Européenne ? Stop ou encore ?

Me Modrikamen : « L’Europe telle qu’elle existe aujourd’hui présente de graves défauts, bureaucratie, déficit démocratique, absence de contrôle réel des citoyens sur cette super institution. De plus, l’Europe est partagée entre 2 courants. (…) Ces contradictions mènent à l’immobilisme et à la paralysie et à adopter des constitutions lourdes pour ne pas dire illisibles. Dès lors, nous sommes partisans d’un grand marché commun aux règles allégées avec une union commune et une monnaie commune ainsi qu’un autre mouvement fédéraliste visant à créer les Etats-Unis d’Europe constitués de quelques pays fondateurs qui adhéreront et qui auraient en commun une diplomatie, une armée, une politique de sécurité. C’est la seule manière pour l’Europe de peser demain dans le débat des nations. »